MARS 2020 :

Lettre ouverte

Je suis une des petites filles de René Paira, sous préfet en Alsace après la seconde guerre mondiale. Ses parents et grands parents étaient vignerons. Par ma mère, britannique, je suis petite fille et arrière-petite fille de paysans. De génération en génération, mes aieuls travaillaient les terres du Cheshire.
J'ai grandi dans une famille ouverte aux autres quelles que soient leurs conditions de vie et sociales, sans jugement.
Une famille pour qui les valeurs humanistes n'étaient pas un concept théorique.
J'en suis reconnaissante.
Je n'ai jamais spontanément parlé de mon grand-père
je n'ai jamais publiquement évoqué mes convictions politiques,
mais aujourd'hui les récents évènements me poussent à le faire.

Pendant des années, bien après la mort de mon grand-père, des Alsaciens, rencontrés au hasard de mes activités artistiques, m'ont rappelé comment il avait organisé, en 1937/1938, l'évacuation du bétail par convois ferroviaires pour que les paysans ne perdent pas leurs animaux et que les chevaux ne soient pas réquisitionnés par l'armée ;
Il avait agi à ce moment, seul, sans appuis, prenant la décision de passer outre à la règle du silence et du secret imposée par sa hiérarchie.
La suite des évènements lui a donné raison.
Aujourd'hui, je sors de mon silence.
Nous avons des choix politiques à faire.
La crise à laquelle nous devons faire face pourrait nous aider à enclencher les changements.
Il est urgent, vital de revenir :

  • à un respect de la terre, changement radical en matière d'écologie.Je ne développe pas (les pesticides, l'épuisement des terres, la toute-puissance des Monsanto et autres laboratoires etc etc....)
  • à un respect des hommes dans leur relation au travail ;
  • à une société qui ne soit plus libérale, mais basée sur le partage, le travail collectif, la mise en commun de l'énergie, la non concurrence, la non croissance exponentielle économique.
  • d' inventer d'autres fonctionnements (certaines personnes l'expérimentent déjà )
  • d'ouvrir et accueillir les autres, l'autre.
  • Et de soutenir la production locale, saisonnière, et les petits commerces.

Or nous assistons à des décisions politiques radicalement opposées, à ce jour:

  • fermetures des petits commerces

  • les hypermarchés restent ouverts, peuvent vendre tout ce qui n'est pas alimentaire

  • le commerce en ligne sur internet maintenu, libre.

C'est proprement indigne, honteux et incompréhensible!
S'ajoute à présent, l'interdiction des marchés, avec rejet des dérogations préfectorales.
Expliquez-moi, je vous en prie, les raisons sanitaires et économiques qui justifient la fermeture des marchés. J'avoue ne pas comprendre.


2è Lettre ouverte (partie médicale et sociétale) :

Quand le monde marche sur la tête
et qu'il a perdu son sens

La santé est comme un jardin.
Pour le jardin, un équilibre entre les différentes plantes,
il n'y a pas de mauvaises herbes,
il ne s'agit pas d'éradiquer complètement une espèce mais de veiller à ce que chacune ait sa place, favoriser les plantes complémentaires.
Un organisme de même, c'est un équilibre complexe.

Non, nous ne sommes pas en guerre contre le coronavirus.
La vie, la santé, ne se définissent pas en terme de guerre contre l'autre, le méchant.
Il ne s'agit pas de cela.
Du plus infime au plus grand, c'est une question de place, et d'ouverture.
Quelque soit le domaine observé, on est amené au même constat.
Quelle prétention d'imaginer qu'on aurait pu arrêter ce virus aux frontières de la Chine, comme le nuage radioactif de Tchernobyl se serait arrêté aux frontières de l'Allemagne ?
Comment penser que nous pourrions ne pas attraper ce virus à un moment donné ?
C'est folie de le croire.
Serions-nous tout puissants ?
Il me paraît clair que chacun partout dans le monde serait en contact avec le virus, je pense même que c'est nécessaire pour que l'immunité se construise progressivement puisque personne n'en a.
Qui suis-je pour me permettre d'émettre ainsi des hypothèses médicales ?
Psycho-motricienne, éducatrice de jeunes enfants, actuellement artiste conteuse, musicienne, j'ai travaillé en Pédriatrie, de 1983 à 2006.
Dans un précédent écrit, j'ai cité le courage politique de mon grand-père René Paira, face à sa hiérarchie en 36/37 puis pendant la 2è guerre mondiale.
J'ai aussi été imprégnée par la façon dont mon père Michel Paira, médecin, travaillait.
Pédiatre, il faisait partie d'une génération de médecins en voie de disparition, se basant sur un examen clinique approfondi, n'ayant recours aux examens complémentaires que rarement, une palpation précise, l'auscultation détaillée, un bon sens pratique, les compétences du fin clinicien qu'il associait à ses qualités humaines reconnues.
Il était allopathe s'intéressant aux autres approches, notamment tout ce qui touchait à l'énergie. 

La question cruciale est de savoir comment faire face concrètement, comment se soigner :
entre autres :
par le lavage des mains, geste sîur, efficace, pour peu qu'on le fasse vraiment correctement selon le protocole hospitalier, et au bon moment pour protéger les autres au cas où on serait porteur sain, et pour se protéger des autres.
par la prévention, c'est-à-dire en augmentant les défenses immunitaires en amont :
La médecine classique allopathique n'a pas de réelle réponse face au virus. C'est là ses limites.
Elle peut soigner les personnes en détresse respiratoire et ayant développé d'autres complications. (chacun en est pleinement reconnaissant, c'est clair)
Le problème est que la politique face au système de santé en France a été désastreuse depuis plus de 10 ans.
Malgré les appels répétés de l'ensemble du corps médical, les conditions de travail se sont dégradées progressivement à tel point que le personnel n'était plus en capacité d'assurer son travail médical correctement depuis plusieurs mois. Il était en grande détresse.
Il l'a fait amplement savoir ( courriers, syndicats, manifestations.)
Rien n'y a fait, le gouvernement a continué coûte que coûte, sa politique, son programme sans sourciller.
Budgets resserrés, personnel non remplacé, fermeture de « petits » hôpitaux, de lits, désertification médicale dans les zones rurales, etc....
7000 places en service d'urgence en France contre 25 000 en Allemagne.
L'enveloppe budgétaire globale allouée à chaque établissement, remplacée petit à petit par un système de « tarification » liée à chaque patient. Conformément au système libéral, ils deviennent des « clients »
S'en est suivi une discrimination, les « bons patients » qui rapportent financièrement et ceux qui ne le sont pas. Quelle perversion de l'accueil médical !
Malgré cela, les médecins, les soignants dans les hôpitaux ont continué de faire un travail remarquable, et nous le prouvent encore aujourd'hui mais à quel prix sur le plan humain.
Restent les « oubliés » du système, ceux qui dérangent, qui ont une autre approche, un autre regard.
Différent, mais comme pour les étrangers, il semblerait que cette différence gêne au point de tenter à tout prix de les discréditer, les empêcher de faire leur travail par de multiples embûches et la non reconnaissance.
Je veux parler de ces médecines appelées curieusement les médecines parallèles, accupunture, homeopopathie et des thérapeutiques complémentaires comme l'aromathérapie, la phytothérapie, les pratiques corporelles, ostéopathie, gi gong, méditation, yoga, etc...
Ces approches ont des réponses, des remèdes qui aident l'organisme à se défendre contre les agressions virales, par une action préventive puis thérapeutique.
L'homéopathie ne sera plus remboursée à terme et a été déclarée inefficace !
Pourtant, les résultats de guérison sont réels, confirmés, il n'y a qu'à s'informer, ouvrir son champ de vision et expérimenter.
Pour le coronavirus, je peux témoigner de mon expérience et de celle de mes proches.
L'homéopathie, l'accupuncture, et l'aromathérapie, ont été une aide préventive indéniable pour certains et pour d'autres ont évité l'hopitalisation et des complications respiratoires graves.
Il serait intéressant de récolter les témoignages des praticiens et thérapeutes une fois la crise terminée et de faire des études indépendantes sérieuses.
Non, le vaccin n'est pas la seule et unique réponse ou solution. 
N'en déplaise aux lobbies pharmaceutiques. 
L'accupuncture, l'ostéopathie devraient être présents dans les hôpitaux. Les malades devraient pouvoir choisir l'approche qu'ils souhaitent.
Des ponts devraient exister, une ouverture vers la complémentarité des approches pour le bien de chacun.

On pourrait faire un parrallèle entre la politique et l'éducation.
La politique et l'éducation peuvent être à des degrés variables:
coercitives, répressives, sécuritaires
. C'est ce qui s'observe de plus en plus en France. 

que ce soit en matière de sécurité routière 
excusez moi, prévention ? Qu'en reste t'il ? Quel budget pour cela ?
Le gouvernement préfère investir des sommes colossales pour installer des radars aux endroits les plus « juteux ». Ça rapporte plus, c'est ce qui compte ?  Une taxe qui ne dit pas son nom, dont l'efficacité en terme de vies humaines sauvées resterait à prouver.

que ce soit celle des manifestations (dont celles des soignants).
Les ordres donnés par le gouvernements vis à vis de sforces de l'ordre sont passés de "rester en retrait" à "aller à l'affrontement". Sans commentaires.
On en a largement observé le résultat.
Je salue ici le courage de ceux qui sont descendus dans la rue car il en fallait ! 

La politique et l"éducation peuvent par contre :
chercher à responsabiliser, développer l'autonomie, le sens critique. 
Sera-t-il un jour possible d'évaluer la pertinence du choix d'un confinement généralisé aussi strict?
Certes, la volonté de freiner le pic, et le débordement de nos hôpitaux déjà fragilisés par notre système médical en mauvaise santé, est juste, mais les effets secondaires liés au confinement généralisé tel qu'il est appliqué en France sur le plan social et humain sont importants et seront vraisemblablement durables.

Tous les français ne sont pas logés à la même enseigne face au confinement....
Il y a, certes, il faut l'avouer, des effets bénéfiques dans des familles « saines » qui ont la chance d'avoir un jardin et pour lesquels l'équilibre budgétaire de la famille n'est pas atteint par cette décision. Temps de jeux, temps pour rêver, bricoler avec les parents. Enfin, un rythme adapté pour les écoliers, travail le matin, et repos, activités artistiques, manuelles, corporelles l'après midi.
Mais pour les autres, dont la situation est plus précaire, les liens plus fragiles ?
Observons nos autres voisins : les Suédois.
On entend peu parler d'eux. Ils ont fait d'autres choix pour le moment.
Pas de confinement strict, relation des politiques avec la population basée sur la confiance envers le sens de responsabilité des concitoyens.
La qualité de vie, la non-peur sont aussi des forces de santé.
Il est trop tôt pour tirer des conclusions, j'en conviens, ce sont de vraies questions sociétales et politiques.
Intuitivement, et intellectuellement, ma balance penche vers la Suède.

La politique et l'éducation peuvent par contre aussi :
Installer de la confiance, du partage et de l'ouverture d'esprit. 
Est-il vraiment utile de comptabiliser le nombre de morts comme une course au meilleur à celui qui aura fait le meilleur ou le pire score ce qui revient au même ou de détecter si on est malade?
Un malade le sait rapidement, les signes et les formes sont variés suivant les personnes mais clairs, pas besoin d'avoir fait de grandes études pour ça.
Nous avons été, dès le départ, mitraillés par les chiffres qui indiquaient le nombre de morts, semant au passage la panique, il serait temps de comptabiliser aussi ceux qui guérissent.
M. Macron a tendance à oublier, comme l'a fait en son temps M. Chirac, qu'il a été élu par un certain nombre de personnes qui ont votées pour lui uniquement pour faire barrage au Front National, aujourd'hui « Rassemblement National » et non pas pour ses choix politiques.

Au moment où j'écris, j'ai revu Hiver 54, qui retrace l'histoire de l'abbé Pierre et des compagnons d'Emmaüs.
alors je me prends de rêver....
Et si la méditation, nos forces spirituelles d'acceptation pouvaient nous renforcer, faire une certaine place à ce virus dans nos organismes et nous empêcher d'être atteints sévèrement  ?
Et si les barrières tombaient, et que l'Europe s'ouvrait aux migrants dont on n'entend plus parler? Et si on s'occupait des laissers pour compte  ici et partout ailleurs dans le monde?
Nous faudrait-il un Abbé Pierre, qui n'avait rien à perdre, pas de limites à l'ouverture, et à l'accueil ?
Puisse cette crise et notre fragilité enfin découverte, ouvrir les yeux à nos sociétés basées sur le profit, (sociétés «  riches », riches de quoi? Je vous le demande), notre société qui fonce droit dans le mur.
Puisse la Vie reprendre enfin ses droits, en bonne intelligence et respect du monde minéral, végétal, animal et par ricochet des hommes quelque soient leurs origines.

Le 31 Mars 2020

Catherine Piron-Paira








Dernière modification le 04/11/2020